Dans Clés

Leçon #3 : Apprenez à dire NON

Dire « non » est un véritable défi ! Surtout pour celles qui aiment faire plaisir.
Cela perturbe notre quotidien professionnel : je suis charrette, mais cette collègue que j’apprécie me demande de l’aide sur son dossier. Que dois-je lui répondre ?  Ma boss me demande une nouvelle présentation pour demain alors que je dois gérer une urgence pour mon plus gros client, comment refuser ?
Ce mois-ci, Florence Sandis, coach en empowerment et fondatrice de l’agence Brisez le plafond de verre, partage avec nous quelques clés pour apprendre à dire « non », sans froisser votre interlocuteur.

 

1/ Choisissez d’être res-pec-tée plutôt que d’être aimée !

Il est tellement plus facile de se montrer aimable et agréable que de refuser de satisfaire l’autre. Tellement plus aisé d’accepter, même à contrecoeur, plutôt que de trouver la force de dire « non ».
De quoi avons-nous peur ? De déplaire ? D’être licenciée ?  De nous confronter à l’autre ? Dans tous les cas, cela faire résonnance avec notre besoin d’appartenance. Et son corollaire : notre peur d’être rejetée. Notre peur de décevoir. De ne pas être aimée.
Pourtant, aimons-nous moins les personnes qui nous disent « non » ?
Est-ce que nous nous sentons mieux considérées par l’autre quand nous accédons à toutes ses demandes ?
Apprendre à dire « non », c’est d’abord lâcher notre besoin d’être appréciée pour dire et faire ce qui nous semble juste, poser nos limites quand cela est nécessaire, prendre des décisions qui ne font pas forcément l’unanimité. Nous faire respecter.

2/ Ne soyez « ni paillasson ni hérisson »

Dire « non » déclenche souvent de l’anxiété, du fait de la peur de se confronter à l’autre ou d’être mal jugée.
Pour reprendre l’expression du psychiatre Christophe André, il faut éviter d’osciller entre ces deux écueils : obéir en tous points à ce qu’on nous demande, quitte à accumuler de la frustration, ou bien exploser à un moment inopportun, quand les relations sont les plus tendues et que cela laisse des traces.
La personne qui « s’écrase » perd progressivement l’habitude de parler en son nom, de discerner ce qui est important pour elle. Elle n’ose plus rien demande ni refuser, devient irritable ou triste parce qu’elle se sent incomprise. Et en s’effaçant au profit des autres, elle finit par se mépriser. Elle aura ensuite tendance à réagir comme une victime. Or une victime attire les persécuteurs potentiels ou devient persécuteur à son tour ! C’est un cercle vicieux dont il faut arriver à sortir.
De même, si vous êtes de celles qui répondent toujours « Bien sûr, je te fais cela tout de suite », vous donnez l’impression que vous n’avez rien d’autre à faire. Votre « oui » perd de sa valeur puisque vous dites « Amen » à tout.
Savoir dire « non » vous permettra de vous respecter : de respecter vos besoins, vos engagements, vos priorités, et de rester maître de votre agenda.
Mais comment arriver à dire « non » quand on perd ses moyens dès qu’il s’agit d’exprimer son opinion ? En développant votre capacité à vous affirmer.


3/ Développez votre assertivité

L’assertivité est la qualité d’une personne qui exprime avec aisance son point de vue et ses intérêts, sans anxiété, sans dénier ceux des autres*.
C’est donc un mode de communication qui permet l’affirmation de soi, en même tant que le respect de l’autre. Il vous sera précieux si vous êtes face à une situation où vous pensez que l’autre est totalement fermé à votre point de vue.
Dans tous les cas, prenez le temps d’observer l’autre et la situation. En développant une écoute active, en reconnaissant que l’autre personne est différente de vous, en essayant de comprendre ses besoins, vous créerez de l’empathie.
Seulement ensuite, essayez de trouver la réponse la plus appropriée en fonction de vos besoins. Ayez pour objectif la résolution de la situation et non l’autodéfense. Parlez à la première personne, dites ce que vous ressentez. Et si vous répondez « non », dépersonnalisez le débat : ce n’est pas à la personne que vous dires « non », c’est à sa demande.
Enfin, expliquez-lui votre choix de façon constructive, en lui disant que vous aimeriez lui faire plaisir et en expliquant que vous avez par ailleurs des engagements auxquels vous devez donner la priorité.
Si vous pouvez satisfaire sa demande plus tard, négociez un délai.
Si c’est un « oui » conditionné, entamez une négociation : « c’est oui si … on augmente mon domaine de compétence ; je suis plus rémunérée ; vous acceptez que j’étoffe mon équipe etc. ».
Et vous verrez, l’assertivité est magique : plus vous direz « non » avec détermination, plus vous aurez confiance, à l’instar d’Alan Greenmore, le héros du roman Les Dieux voyagent toujours incognito, poussé par son mentor à s’affirmer, et qui y prend goût : l’assertivité renforce l’assertivité !


4/ Acceptez de faire des choix

Dire « non » c’est accepter de faire un choix. Et comme tout choix, cela implique de renoncer à quelque chose. Personnellement, j’ai dû dire « non » à beaucoup de choses qui me tenaient à cœur ces dernière semaines, comme refuser une conférence prestigieuse qui m’éloignait de Paris pour privilégier la préparation d’un événement pour un gros client, décliner une prestation à la télévision pour partir en vacances avec mon fils, m’isoler pendant quinze jours pour écrire mon prochain livre. Prendre ces décisions m’a pourtant, à chaque fois, soulagée. Car je savais en disant « non », à quoi je disais « oui ».
Pour vous aider dans vos propres choix, demandez-vous :

Quand je dis NON,
à quoi je dis OUI ?

Si vous dites « oui » à vos priorités, à vos valeurs fondamentales, c’est gagné !

Enfin voici quelques questions à vous poser avant de dire « non ». Elles sont issues des exercices pratiques donnés dans mon ouvrage***:

– Pensez à une personne à qui vous n’arrivez pas à dire « non » : Qui ? Dans quelle circonstance ?
– Quelles sont vos peurs ? Que craignez-vous qu’il vous arrive si vous dites « non » ?
– Quels sont les risques réels que vous courez si vous osez dire « non » ? Êtes-vous prête à assumer ce risque ?
– Quels sont les besoins que vous comblez si vous dites « non » ?
– Quels sont les besoins que vous comblez si vous dites « oui » ?
– Que choisissez-vous ? Quels sont les besoins qui vous semblent les plus importants ?

Et n’oubliez pas : choisissez d’être respectée plutôt que d’être aimée ! Peut-être même qu’on vous aimera d’autant plus !

* Définition tirée du Dictionnaire fondamental de la psychologie, Larousse
** Les Dieux voyagent toujours incognito de Laurent Gounelle (Éditions Pocket)
*** Brisez le plafond de verre : 12 clés pour réussir au féminin de Florence Sandis (Éditions Michel Lafon)

 

 

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